Je vous ai déjà parlé, il y a un an environ, de Herma, fabricant français de montres qui, des années 50 aux années 70, a développé son activité dans le Haut Doubs, essentiellement autour de Villers-le-Lac. Au tout début des années 80, avant que l’on perde définitivement la trace de cette marque disparue, c’est le groupe Framelec puis Matra qui engloutissent Herma. L’une des innombrables victimes du raz-de-marée du quartz des années 70.

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Je vous renvoie donc vers cet article pour de plus amples précisions. Non sans vous avoir préalablement suggéré de consulter la page de ce forum, qui contient de nombreux visuels, dont certains seront reproduits ci-dessous, ainsi que des échanges lumineux avec Robert Anguenot Jr., dernier héritier familial à avoir connu durant ses jeunes années la grande époque de cette marque aujourd’hui inconnue, mais tout à fait célèbre de son temps.

Je me suis renseigné à l’INPI pour savoir ce qu’était devenue la marque Herma et j’ai appris qu’elle avait été rachetée en 2013 par une madame Casta.

Il serait intéressant d’en savoir plus sur ce rachat, et sur le site internet dédié à la marque (assez vide, il faut bien le reconnaître).

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En guise de réponse à mes différentes interrogations (voir « Le mystère Herma » en fin d’article consacré à la Calypso), Robert Anguenot apporte les éclairages suivants, tout à fait déterminants pour qui veut comprendre la marque Herma et son historiographie :

Quelques éléments correctifs concernant le groupe Anguenot Frères et la marque Herma. Je suis Robert Anguenot Jr figurant en médaillon sur la publicité Framelec.

Mon arrière grand-père, Ulysse Anguenot, créa son entreprise en 1881 à Villers le lac pour la fabrication de montres de poche après avoir eu un atelier de plantage d’échappements.

Il eut 15 enfants et 5 d’entre eux firent carrière dans l’horlogerie dont Paul et André qui reprit la société Petolat à Besançon et Marius qui poursuivit l’activité d’Ulysse Anguenot et eut beaucoup de succès avant guerre avec la marque Judex.

En 1919, deux de ses fils Alfred (mon grand-père) et Gaston créèrent la société Anguenot Frères pour la fabrication et la commercialisation de garde temps. A l’époque, ces sociétés vendaient les montres sans marque ou à la marque du client (private label)

Un de leurs clients allemands s’appelait Hermann et Anguenot Frères lui livrait des montres à son nom. Ce client fit faillite pendant la guerre et sa marque était disponible. Mon père Robert Anguenot eut donc l’idée en 1947 de lancer la marque Herma qui vient de Hermann sans les n (consonance trop « allemande »)

A la mort de Gaston en 1953 , mon père reprit la direction de la société et son cousin Jean, fils de Gaston, le rejoint quelques années plus tard.

Le groupe prit son essor dans les années 60 et la société LOV (« Lac ou Villers  » ancien nom de Villers le lac) de la famille Lambert fut intégrée dans la société Anguenot Frères.

En 1969, c’est la naissance de la Holding FINHOR regroupant la société de production, assemblage et emboitage, appelée Sodexhor et les sociétés commerciales France et export avec les marques Herma, Lov, Anguenot et Jaz notamment.

En 1972, le groupe commercialise la première montre française LCD dont le fournisseur est la société américaine Gruen et en 1975, c’est l’arrivée des montres LED. Au milieu des années 70, FINHOR emploie 250 personnes et produit plus de 600.000 montres par an ce qui en fait un des principaux fabricants de montres français.A cette époque, la notoriété de la marque Herma se situe au niveau de Lip et Yema.

La révolution du quartz oblige les fabricants à trouver des solutions de regroupement et en 1978, sous l’égide de Jaz , Framelec voit le jour entre le groupe FINHOR et le groupe CVR (Cupillard, Vuez, Rième ) de Morteau. En 1980, la société Montrelec qui avait été créée en 1971 entre plusieurs fabricants français pour la fabrication des montres à quartz analogiques rejoint le groupe Framelec.

Puis , c’est en 1981, que l’Etat demanda à Matra d’investir dans l’horlogerie, la société Matra Horlogerie voit le jour avec les activités de Framelec, Yema et Jaz principalement. Ils décidèrent de rationaliser les marques et arrêtèrent les marques Herma, Lov et Cupillard-Rième ce qui s’avéra être une grosse faute. Matra étant plus doué pour le spatial et l’armement et beaucoup moins pour l’horlogerie, ils décidèrent de vendre leur activité horlogère à Hattori-Seiko en 1984. Compte tenu de pertes de plus en plus lourdes, cette activité cessa à la fin des années 90. Triste fin.

Voilà comment on détruit une industrie grâce à l’interventionnisme de l’Etat.

– Richard Mille : mon père a recruté Richard à sa sortie de l’IUT de Besançon en 1974. Il fut agent export sur les marchés Asie et Moyen-Orient d’abord pour Finhor, puis Framelec et Matra Horlogerie. Il fut ensuite Directeur de l’activité Montres de Mauboussin avant de créer sa propre marque en 2001 avec le succès que l’on sait.

– Montre Calypso: ce modèle de plongée fut lancé en hommage au commandant Cousteau et était équipé du mouvement France Ebauche 3611 qui devint le 4611 puis le 5611.

Voilà qui répond à nombre de mes interrogations. La marque est donc bien plus ancienne que son avatar relativement récent, qui s’étendu, lui, grosso modo du début des années cinquante à la moitié des années quatre-vingt. D’autre part elle est le fruit de fusions / créations croisées au sein du Haut-Doubs, comme ce fut également le cas pour ses concurrentes. Enfin, c’est moins Matra que les choix gouvernementaux imposés à Matra à partir de 1981-82 qui eurent raison de Herma. L’histoire croisée d’autres marques (à commencer par Lip ou Yema) serait intéressante sur ce point.

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Robert Anguenot Jr poursuit :

– Au début des années 70, Herma lança une famille de 3 chronos, le modèle Le Mans pour la course automobile, le modèle Le Bourget pour l’aviation et le modèle Les Glénans pour les régates. Ils étaient équipés du mouvement chrono suisse Valjoux puisque les fabricants d’ébauches français ne fabriquaient pas de chrono.

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C’est bien de cela dont nous allons parler aujourd’hui, avec un article consacré au chronographe le plus connu de la marque, celui de la gamme Le Mans. Ca va faire vroum vroum, il va falloir sortir les Vaillantes, les deux Steve (Warson et McQueen) vont enfiler leurs casques et franchir à vive allure la ligne droite des Hunaudières.

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Histoire et références

Je n’ai pas réussi à découvrir la date précise de la sortie des chronographes Le Mans. Je tablerais a priori sur 1969, mais il se pourrait qu’il s’agisse plutôt de 1970. Ce qui est certain, c’est que cette montre a fait le rallye Londres-Mexico de 1970, au bras des équipages Citroen DS21 Mmes Trautmann – Colette Perrier, et autre équipage, le mari – René Trautmann et Jean-pierre Hanrioud.

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Le mouvement

Il s’agit d’un classique Valjoux 7733 (sans date).

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Le Valjoux 7733 est un mouvement bicompax, chronographe manuel a commande a came, battant a 18000 alternances/heure, 17 rubis. Rien que du très rustique, pas spécialement noble, mais efficace et courant.

Le Valjoux 7733 est une revue du Valjoux 7730/1, lui-même étant un rebadgage du Venus 188. Ce rebadgage intervint après le rachat par Valjoux de Venus, suite au difficultés rencontrées par le marché horloger au début de la seconde moitie du XXe siècle.

De gauche a droite, le Venus 188/Valjoux 7730, et le Valjoux 7733

Les modifications apportées par Valjoux permettent une fabrication plus rentable, et le mouvement 7730 et ses dérivés futurs (7734, 7735, 7736, 7737, 775x and 776x) seront une référence de mouvements de chronographes jusqu’à aujourd’hui.

Le Valjoux 7730 fut produit jusqu’en 1967, mais ses déclinaisons 7733 (avec deux variantes disponibles, 30 minutes et 45 minutes pour le registre des minutes du chrono), 7734 (variante avec date) et 7736 (qui ajoute un registre de 12h pour le chrono) furent fabriquées jusqu’en 1978. Pres de 2 millions de mouvements 773x furent produits, équipant notamment des marques telles que Hamilton, Le Jour, Memosail, Wittenaur, Heuer et Breitling.

Enfin, il convient de signaler que le mouvement 7750 – bien connu – est en fait une étude réalisée sur la base du 7733 pour « contrer » l’apparition en 1969 des mouvements chronographes automatiques Zenith El Primero et Heuer Calibre 11.

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Le boitier et le cadran

Cette montre est enchâssée dans un boitier massif de 42mm. Elle existe en plusieurs déclinaisons de cadran. En voici des illustrations (crédits internet)

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Il existe même un modèle à boitier PVD (belle alternative au chromé, en l’espèce, avec un faux air de Heuer Monza) :

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Le cadran est dans mon cas de couleur champagne, légèrement soleillé. Ce soleillage donne de magnifiques reflets dorés à la lumière du soleil. C’est très agréable à regarder. Les sous-compteurs sur fond noir sont de forme oblongue, typique des années 70, et que l’on retrouve, par exemple, chez Yema ou chez Heuer. Les index sont des rectangles métalliques à double facette, épais, qui donnent à ce chrono une formidable profondeur de cadran. C’est probablement sa plus belle réussite. Ces index sont prolongés par un fin trait de la même couleur que la trotteuse du chronographe. Enfin, un fin damier hachuré encercle ce cadran.

Un réhaut noir contient l’échelle tachymétrique. Les aiguilles contiennent en leur extrémité un peu de matière luminescente. La couleur de la trotteuse du chronographe est vive, et, normalement, l’aiguille du totaliseur du chrono (ici en 45′) est de la même couleur. Ce n’est pas le cas chez moi, probablement une aiguille de service. L’aiguille de la petite seconde est de couleur blanche, sans particularité ni chichi.

Mon exemplaire a un boitier sans aspérité, mais au polissage très prononcé. Il en ressort une disparition totale de l’angularité d’origine, au profit de courbes douces. C’est agréable, à défaut d’être légitime !

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Il convient de noter que le sous-cadran totaliseur des minutes, situé à droite, est sur 45 minutes, ce qui en fait une montre de pilote automobile, certes, mais amateur de football !

Autre interrogation, l’inscription « Le Mans HH » ; que signifie ce logo « HH » ? Est-ce une symbolisation de la piste d’un circuit ? Est-ce une réinterprétation du logo Herma, spécialement pour l’univers de la course automobile ? Je suppose une autre signification, mais je n’ai rien trouvé à ce stade.

On me suggère une boite de vitesse stylisée. Possible.

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On me suggère une autre hypothèse, qui est assez séduisante je dois dire (cf les commentaires, ci-dessous) : il pourrait s’agit d’une référence à Hans Hermann, qui, devinez quoi ?, a précisément remporté les 24 heures du Mans en 1970, l’année probable de la sortie de ce chronographe ! Au volant de la Porsche 917K suivante :

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Si tel est le cas (je n’en suis pas certain à ce stade), alors admettez que cela renforce d’autant le combo Gulf que j’ai choisi ici :

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Comme je l’ai déjà indiqué, en 1969, Herma intègre le groupe Finhor, élargi l’an suivant à quelques fabricants supplémentaires, au sein du groupe Herma Framelec (Herma, Cupillard-Rième, Lov, Esperanto, Sodexhor, Blind). Dans les années 60-70, on a vu un grand développement des ventes de montres dans les réseaux parallèles notamment dans les bureaux de tabac (Kelton, Timex ) alors que les marques traditionnelles vendaient exclusivement dans le réseau HBJO. Face à cela, Robert Anguenot et Henry Belmont ont eu l’idée de lancer une marque commune, Corona , avec les sociétés Herma et Yema qui étaient à cette époque les principales marques françaises vendues par les bijoutiers. Ce fut un échec et cette marque disparut rapidement.

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Si je vous cite cet épisode de la vie d’Herma, c’est parce que l’une de ses marques-soeurs, LOV, va elle aussi produire des chronographes Le Mans. Ou plus exactement, des chronographes GrandPrix qui sont la version LOV des Le Mans.

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Attention il existe pas mal de LOV GrandPrix qui ne sont que des réemboitages, plus ou moins réussis (ici, plutôt réussi)

Enfin, il existe à peu près autant, sur le marché actuel, de chronographes Le Mans badgés Herma, que de Le Mans badgés LeJour. En voici une illustration parmi tant d’autres :

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Ceci soulève donc, une fois de plus, la question de l’origine toujours aussi peu claire de la marque LeJour. Certains – parmi les meilleurs historiographes de l’horlogerie française – pensent que LeJour était la marque export de Yéma. D’autres, qu’il s’agissait en quelque sorte d’un sous-traitant de Lip :

un ancien de Lip m’a dit que Lip fabriquait des cadrans Le Jour pour le marché américain. J’ai déjà vu une Lip Nautic avec un cadran Le Jour.

Chose à laquelle il est répondu :

J’ai une LE JOUR avec l’éclair animée d’un calibre électromécanique LIP R 184, cela ne m’étonne pas puisque ce calibre je l’ai retrouvé toujours avec des cadrans avec l’éclair chez Gruen, Waltham, Union, Benrus et d’autres
mais ce qui m’étonne dans ce cas, c’est l’association LE JOUR – Le MANS.

Robert Anguenot Jr dit quant à lui :

Mon épouse a travaillé chez Yema entre 1977 et 1981 mais la marque Le Jour ne lui dit rien. Il pourrait s’agir de montres vendues par certains fabricants français dont LIP en private label, c’est à dire à la marque d’un client ce qui était très répandu, sans doute un client export.

Pour d’autres, enfin :

I’ve heard rumours that Le Jour watches were actually made by Heuer as a cheaper alternative to the well known brand, a bit like Tudor was to Rolex. Whether this is true or not I don’t know.

Il me semble pour ma part que LeJour est une marque d’export, majoritairement, mais pas exclusivement, de Yema. D’autres marques (Lip, mais aussi Heuer, ou encore, comme ici, Herma) ont utilisé le porte-étendard LeJour à l’export. Ce n’est pas une sous-marque ou une marque plus grand public (comme Tudor), ou une gamme grand public (comme Omega Genève), mais bien une marque destinée à l’export et tout spécialement au marché nord américain.

Une autre hypothèse consiste à dire que LeJour est une marque à part entière.

diastar a écrit: Je remonte le sujet, mais sur onthedash.com, il disent que les chrono Lejour, façon Pasadenas, Porsche design, Orfina…. étaient manufacturé par Heuer..

http://www.onthedash.com/Guide/_Chronographs/79.Pasadena/z.Poor_Man’s_Pasadena/


Lejour est une société à part entière. D’ailleurs elle a son propre site.
Par contre elle a fait customiser beaucoup de modèles (la marque la plus sollicitée étant YEMA).
Mais il y a en fait beaucoup de modèles d’autres marques sous sa griffe.
Je possède Une Superman Lejour, une Seacolt YEMA/HEUR Lejour, lip nautic lady LEJOUR.
La personnalisation va jusqu’au marquage du mvt.

Maintenant, avec les facilités d’importation, elle a sa propre gamme (que je trouve d’ailleurs très Bling Bling…).

Je note qu’à l’heure où j’écris ces lignes (février 2017), le site internet de la marque n’existe plus.

http://www.lejourtime.com/page_1.htm

Lejour Watches Inc.
Private Company, Headquarters Location
122 E 42nd St., New York, NY, United States
(212)551-1199, (914)923-1837 fax, http://www.lejourtime.com
Primary SIC: Watches, Clocks, And Watchcases, Primary NAICS: Watch, Clock, and Part Manufacturing
Description: Manufacturing: Watches, Clocks, And Watchcases

Quoi qu’il en soit, il est courant de trouver des montres de marques bien connues estampillées LeJour. Par exemple une Heuer Pasadena version LeJour  :2d9b7171

Le fond

Il ne comprend pas d’indications intéressantes, et pas même la marque Herma.

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Le bracelet

A en juger par les publicités reproduites ci-dessus, ce chronographe était vendu avec un bracelet de type rallye à gros trous, comprenant parfois des surpiqûres ou une contre-épaisseur rappelant les sous-compteurs du cadran. Pour ma part, c’est avec un bracelet carbone que cette montre m’est parvenue.

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La cote

Ce chronographe n’est pas cher ! Comptez quelques centaines d’euros pas plus pour l’acquérir, ce qui est très correct, même pour un 7733. Il n’est en revanche pas simple de trouver un modèle non trafiqué voire réemboité. Deux exemple ci-dessous, parmi tant et tant d’autres :

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les aiguilles ne sont pas d’origine, ni les centrales ni celles des sous-compteurs ; le réhaut tachymétrique n’est pas présent
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Les aiguilles sont bonnes, mais il manque l’échelle tachymétrique.

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Conclusion

Outre la gamme Le Mans, de loin la plus connue chez Herma, il existe donc également des chronographes aviation (Le Bourget) ou nautiques (Les Glénans). Il semble que le mouvement des Les Glénans soit le même que les Le Mans ; en revanche, les Le Bourget embarquent un valjoux 7734 à guichet dateur.

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Il convient de préciser toutefois, pour être complet, que Herma a également produit un chronographe automatique de type Calibre 11-12 Buren Chronomatic, celui-là même qui équipait les chronos Heuer, Hamilton, Breitling et quelques autres, dans le cadre du consortium qui luttait depuis 1969 contre Seiko d’une part, et le El Primero de Zenith d’autre part (voir ici, pour l’histoire du calibre 6138-6139 de Seiko).

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JRGK sur le pont : signifie Jean-Raoul Gorgerat Kelek, créateur de la célèbre marque Kelek. Automatisme à microrotor

R. Anguenot confirme :

Herma a acheté des mouvements chronos sans doute Buren à la société Kelek de la Chaux de fonds et j’ai rencontré Mr Gorgerat à plusieurs reprises.

Enfin et pour conclure, quelques photos historiques de la marque Herma, en complément à toutes celles ci-dessus ou celles de l’article consacré à la Calypso.

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ADDENDUM

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Bravo pour ta revue sur ces modèles Herma Le Mans bien sympathiques et abordables .
On en voit dans tous les états, pas mal de remboîtages fantaisistes, encore que beaucoup de ces fantaisies ont dû voir le jour localement, quand foutu pour foutu, on vidait les tiroirs en emboîtant dans ce qui restait .

Quelques photos perso et éléments de recherches …

En premier lieu, mon chrono LeJour Le Mans NOS , acheté à un certain M Jean Seguin qui les assemblait en sous traitance , avec des aiguilles non Herma .
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Ensuite d’ autres projets Herma Le Mans en cours , notez le même cadran noir à totalisateurs or , décliné en 3 marquages différents Herma, LOV et LeJour .
On voit bien aussi avec le modèle dans son jus à cadran bleu , que la version Le Mans existait avec dato , Valjoux 7734.
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Enfin je suis tombé ce midi même sur ebay , sur un modèle LeJour LeMans très moche en plaqué, mais l’ intérêt est à l’ intérieur, avec le marquage du fond de boîte et surtout le pont de chrono gravé Anguenot Frères .
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Toujours saabreit :

Des précisions sur le beau modèle Chrono-Matic : Büren qui était membre du consortium formé avec Breitling, Heuer et Hamilton pour développer le cal.11 Chrono-Matic, en assurait la fabrication mais ne commercialisait plus de modèle de montres en propre. Lorsque Büren ferme, le cal.11 puis 11-1 est en évolution , avec une fréquence qui passe de 21600 a/h à 28800 a/h , et devient cal.12 . C ‘est la jeune société Kelek , créée en 1970 par Jean Raoul Gorgerat, qui va assurer la fabrication , et fournir à pas mal de marques ce cal.12  » client » qu’ on reconnaît au pont gravé JRG-K .

Herma l’emboîte dans son modèle 9510.13 , dont il existe un modèle à fond gravé SAVIEM … car il était offert en cadeau aux chauffeurs qui avaient parcouru un certain kilométrage sur ces camions . On verra ensuite des modèles Herma Chrono-Matic avec le cal.15 simplifié avant disparition.

Le cal.11 a toujours une finition rhodiée – couleur argent donc , et oscille à 21600 a/h .
Le cal.12 a une finition dorée et oscille à 28800 a/h
Le cal.15 est une version simplifiée du cal.12 , sans compteur d’ heures à 9h , et avec une petite seconde placée vers 10h .

Le Herma cal.15 a bien moins de caractère que celui à cal.12 , le cadran manque de couleurs et donne un aspect insipide à la montre . Il y en avait un à vendre sur ebay début janvier, parti pas très cher certainement pour un don d’organes.

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une Herma Chrono-matic Calibre 15

Pour en revenir à la Le Mans, que pensez-vous de cela ? ça sent le réemboitage, non ?Image

saabreit dit :

Un remboîtage pas très réussi, de l’ ensemble cadran – aiguilles qui soit Herma sans le réhaut tachymétrique typique.

Autre mystère : outre LOV et LeJour, il y aurait eu au moins une autre marque qui aurait produit un chrono Le Mans. Et non des moindre, puisqu’il s’agirait de Heuer. Voici ce que m’envoie un correspondant sur Instagram (capture d’écran) :

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La Heuer la plus proche que j’ai trouvé, c’est la Temporada, avec un 7733, mais elle n’est pas badgée « Le Mans HH » (mon interlocuteur est originaire du Mans, c’est pour cela qu’il s’est intéressé à cette gamme :super2: )

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Mon correspondant répond à mon objection (ce chrono me parait bizarre, il n’y a pas d’échelle tachy comme habituellement sur un chrono racing), par une autre objection, qui ma foi a du sens : oui mais, il y a par exemple les chronostops Omega Genève qui n’ont pas non plus ce genre d’échelle.

Il n’empêche que je ne vois pas Heuer se lancer dans un rebadgeage de Herma :grat: et que ce chrono me parait tout de même étrange :ugeek:

Si je me fie à nouveau au savoir de Saabreit,

Je ne verrais qu’ une piste de convergence entre Heuer et Herma, c ‘est le fabricant de boîtiers G. Monnin , car on trouve une gamme de chronos Heuer assemblés en France avec des boîtiers Monnin .ImageImage
Pour en revenir au Heuer LeMans de ta photo, je ne le sens pas du tout , justement parce que les cadrans Herma étaient conçus pour se monter avec un rehaut. Ils étaient réalisés sans marque, et personnalisés ensuite – marque en haut et sigle en bas.
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Ici 3 marques , Herma , LOV et LeJour, et 2 sigles, Le Mans HHet GrandPrix.
S ‘agissant du modèle à cadran noir compteurs rouge, la combinaison des couleurs rappelle le Yema Rallygraf et certains faussaires l’ ont utilisé avec des marques fantaisistes , il suffit de tampographier une marque .
Maintenant, restons ouverts, quelqu’ un a pu, une nuit d’ hiver dans le Haut Doubs, rester tard à l’ atelier pour accoucher d’ un prototype sans suite commerciale .